Ex 24, 3-8 ; He 9, 11-15 ; Mc 14, 12-16, 22-26
Le sang coule dans les textes bibliques de ce dimanche où sont célébré le corps et le sang du Christ.
La première lecture : Elle nous a offert un spectacle, avec un Moïse trempant son goupillon dans un bassin rempli du sang de jeunes taureaux égorgés. Le sang !Parlons-en un peu.
C’est tous les jours qu’il y a des victimes qui répandent leur sang, du sang dans les journaux, du sang sur nos petits écrans, sur la route et les champs de bataille, dans les massacres et attentats terroristes. Le sang est signe de mort en même temps image de vie et d’espérance quand il est transfusé pour soigner un malade ou sauver un mourant.
Le sang a été toujours considéré comme porteur de vie. Pourquoi ? C’est lui qui maintient la vie, la transmet et la signifie. Un cadavre n’a plus de sang. Ça dit tout !
Quand deux êtres humains mêlent quelques gouttes de leur sang, comme cela se fait encore dans certaines sociétés secrètes, il signifie qu’une relation (alliance) est conclue. Que la fraternité est soudée. C’est un contrat scellé dans le sang, "pour le meilleur et pour le pire" comme le font les fiancés lors de la célébration du mariage. La vie se trouve dans le sang, d’où le commandement, tu ne tueras pas.
2e lecture : La lettre aux Hébreux nous dit que Jésus est venu faire franchir à l'humanité le pas décisif. Quel pas s’agit-il ? Parce que depuis l’arrivée de Jésus sur la terre, Dieu est tout proche de l'homme. Quel est le lieu de rencontre entre Dieu et l'homme ? C'est bien, le Dieu fait homme, l’incarnation (fête de noël)! Le Dieu de la Vie nous demande de consacrer notre vie à servir nos frères. C’est ce que Jésus a fait et nous donne désormais la force de le faire à sa suite. Cela peut aller à l’effusion du sang.
3e lecture, l’évangile. « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, répandu pour la multitude. » Cela nous demande de faire mémoire. Faire mémoire, ce n’est pas seulement égrener des souvenirs. Nous connaissons la vie de Jésus et ses mystères. Faire mémoire c’est vivre aujourd’hui de l’œuvre infatigable de Dieu qui fait de nous des hommes de tendresse et de pitié, et, à notre tour, nous pouvons vivre dans la tendresse et la pitié. Vivons l’unité dans la diversité.
À travers la fête de l’eucharistie, le Christ souligne certains éléments importants pour notre vie en famille, en communauté : d’abord il nous rappelle que la haine et la division peuvent détruire la fraternité de nos rencontres dominicales. C’est pourquoi il nous dit dans l’évangile : «si, lorsque tu viens présenter ton offrande à l’autel, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse-là ton offrande, va d’abord te réconcilier avec ton frère, puis viens présenter ton offrande.»
Que cette fête du Corps et du Sang du Christ, cette fête de l’Eucharistie nous fasse mieux connaître le Dieu qui nous aime et nous considère comme ses propres enfants. Qu’elle redonne un sens à notre vie et augmente en chacun de nous la foi, l’espérance et la charité.
Père Maur Traoré
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