Textes : Sg 1, 13-15;2, 23-24 ; 2 Co 8, 7.9.13-15 ; Mc 5, 21-43
Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée
C’est la conviction de la femme souffrante de l’hémorragie depuis douze ans. C’est également la conviction de Jaïre, chef de la synagogue , suppliant Jésus, de venir au secours de sa fille se trouvant à l’article de mort.
Les maladies chroniques, les cancers de toutes sortes, la mort prématurée font voler en éclat toutes nos illusions et toutes nos prétentions au contrôle de notre vie. Plus on avance en âge, plus on se rend compte qu’on a peu d’emprise sur notre santé physique et mentale. Malgré tous nos efforts, le vieillissement, la maladie et la mort nous rattrapent inévitablement.
La maladie et la mort sont de grandes pédagogues et nous invitent à ne pas trop nous attacher aux biens de ce monde, à nous préparer à faire face à ces réalités de fin de parcours que l’on essaie souvent d’ignorer. On refuse d’y penser et on agit comme si elles n’existaient que pour les autres. La maladie et la mort sont des moments importants de notre vie.
L’évangile de ce 13e dimanche ordinaire invite à regarder ces réalités humaines avec réalisme et sans angoisse. L’évangile souligne de façon spéciale le mot toucher : la femme touche Jésus et est guérit, Jésus prend la petite fille de Jaïre par la main et lui redonne la vie. L’évangile souligne ici l’importance du contact avec le Seigneur.
Chers jeunes, vous faites vos professions de foi en ce dimanche, qu’on peut appeler dimanche de contact avec Jésus. Nous portons tous, jeunes et adultes, nos souffrances physiques et morales. Nos vies sont fragiles : vie personnelle, vie de couple, vie familiale, vie professionnelle, vie sociétale...Il y a des manques, il y a des faiblesses, il y a des vides. Mais nos manques, nos faiblesses, nos vides sont autant de raisons de vouloir toucher au Christ, entrer en contact avec Lui. Il ne fera pas nécessairement disparaître nos maladies et nos fauteuils roulants. Mais il a le pouvoir d’apaiser nos angoisses et de raviver notre espérance et notre joie. Soyez des jeunes joyeux, malgré vos faiblesses. Pourquoi ? Parce que vous êtes en contact avec Jésus. Vous êtes branchés sur Lui. Il vous donne le courage et la force d’avancer dans la vie. Pour y arriver l’évangile de vos profession de foi souligne deux choses importantes :
1ère, la nécessité de revoir vos préjugés et vos tabous : préjugés ça veut dire, idée préconçue sur une personne ; tabous, ça veut dire fétiche (ce qui est intouchable). Nous en avons tous! N’ayez pas des idée préconçues sur des personnes et invitez vos parents, au nom de Jésus, à ne pas le faire. Ne dites pas non plus que mon sport est tabou ou que ma culture est tabou. Ce qui est tabou, c’est à dire sacré, c’est ta personne. Ta personne est intouchable, inviolable. Jésus vous invite à dépassez les barrières culturelles et artistiques pour faire face à l’essentiel. Nous sommes invités, tous, à l’exemple du Christ, à ne pas avoir peur de nous approcher de ceux et de celles qui souffrent, de ceux et de celles qui sont malades et mis de côté.
2e chose importante : l’importance de la foi. À la femme malade, que dit Jésus ? Jésus dit : «Ma fille, ta foi t’a sauvée; va en paix et sois guérie de ton infirmité.» Et au chef de synagogue, que dit Jésus ? Il lui dit : «Sois sans crainte; aie seulement la foi.». Il s’agit de développer votre relation avec Jésus en devenant des enfants sincères et vrais ; en devenant des enfants soucieux de leur avenir et celui des autres et des enfants qui portent un grand souci pour l’écologie (protection de la nature et son épanouissement). C’est cela que je vous souhaite.
Dans un instant vous allez faire vos professions de foi. Vous comme les adultes, nous pouvons nous interroger sur la qualité de notre propre foi et nous demander ce que nous faisons pour que cette foi puisse progresser, croître et atteindre une plus grande maturité. Pendant la période d’été, nous avons un peu plus de temps à notre disposition pour jouir de la nature, pour lire, méditer et prier. Demandons au Seigneur, en ce dimanche d’été, d’augmenter notre foi.
Père Maur Traoré
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